Revenus locatifs : quel est l’impôt applicable ?

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Les revenus locatifs sont une source de revenus pour de nombreux propriétaires immobiliers. La fiscalité qui les entoure peut souvent sembler complexe et difficile à naviguer. En France, ces revenus sont soumis à l’impôt sur le revenu, mais les taux et les régimes fiscaux peuvent varier en fonction de plusieurs critères, comme le type de location (meublée ou non meublée) et le montant des revenus perçus.

Pour un propriétaire, comprendre les différents régimes fiscaux applicables est fondamental pour optimiser sa situation financière. Certains peuvent opter pour le régime micro-foncier, qui offre un abattement forfaitaire, tandis que d’autres privilégieront le régime réel, permettant de déduire les charges réelles. Naviguer dans ce dédale fiscal demande une certaine expertise ou l’aide d’un conseiller spécialisé.

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Les différents types de revenus locatifs

Les revenus locatifs se divisent principalement en deux catégories : la location nue et la location meublée. La distinction entre ces deux types de location est essentielle, car elle détermine le régime fiscal applicable.

Location nue

La location nue concerne les biens immobiliers loués sans mobilier. Les revenus générés par ce type de location sont considérés comme des revenus fonciers. Ces derniers sont imposables selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu et soumis aux prélèvements sociaux au taux de 17,2 %.

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Location meublée

La location meublée, quant à elle, implique que le bien loué est fourni avec des meubles essentiels à une occupation normale. Les revenus issus de la location meublée sont classés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Cette catégorie inclut deux statuts :

  • Loueur meublé non professionnel (LMNP) : applicable si les revenus locatifs meublés sont en deçà de 23 000 € par an.
  • Loueur meublé professionnel (LMP) : applicable si les revenus locatifs meublés dépassent 23 000 € par an.

Les loueurs professionnels peuvent choisir de soumettre leurs revenus locatifs à l’impôt sur les sociétés (IS) au lieu de l’impôt sur le revenu (IR). Ils sont soumis à la cotisation foncière des entreprises (CFE).

La compréhension de ces distinctions permet aux propriétaires de choisir le régime fiscal le plus avantageux, en fonction de leurs revenus et de leur situation personnelle.

Le régime d’imposition des revenus fonciers

Les revenus fonciers, générés par la location nue, sont soumis à l’impôt sur le revenu selon le barème progressif. Ils sont aussi assujettis aux prélèvements sociaux au taux de 17,2 %. Deux régimes d’imposition s’appliquent aux revenus fonciers : le régime micro-foncier et le régime réel.

Régime micro-foncier

Le régime micro-foncier s’applique si les loyers perçus annuellement sont inférieurs à 15 000 €. Ce régime simplifié permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire de 30 % sur les revenus bruts, sans possibilité de déduire les charges réelles. Les propriétaires doivent reporter le montant des loyers bruts sur la déclaration de revenus n°2042.

Régime réel

Le régime réel s’applique si les loyers perçus annuellement dépassent 15 000 € ou si le propriétaire choisit volontairement ce régime, même en dessous de ce seuil. Ce régime permet de déduire les charges réelles (travaux, intérêts d’emprunt, assurances, etc.) des revenus fonciers pour déterminer le résultat foncier. Les propriétaires doivent remplir la déclaration de revenus fonciers n°2044 pour détailler les charges et les revenus.

Le choix entre ces deux régimes d’imposition doit être mûrement réfléchi, en tenant compte des charges supportées et des travaux envisagés. Le Code Général des Impôts, notamment l’article 1418, encadre ces dispositifs et leurs modalités de mise en œuvre.

La fiscalité des locations meublées

La location meublée présente des spécificités fiscales distinctes de la location nue. Les revenus générés par la location meublée sont catégorisés comme des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Deux statuts principaux s’appliquent : le loueur meublé non professionnel (LMNP) et le loueur meublé professionnel (LMP).

Statut de loueur meublé non professionnel (LMNP)

Le statut de LMNP s’applique si les revenus locatifs meublés sont en deçà de 23 000 € par an. Ce régime bénéficie d’une fiscalité simplifiée, avec deux options possibles :

  • Le régime micro-BIC, qui offre un abattement forfaitaire de 50 % sur les recettes brutes.
  • Le régime réel, permettant de déduire les charges réelles et l’amortissement du bien.

Statut de loueur meublé professionnel (LMP)

Le statut de LMP s’applique si les revenus locatifs meublés dépassent 23 000 € par an. Ce régime impose des obligations comptables plus strictes, mais offre aussi des avantages fiscaux significatifs, notamment :

  • La possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS).
  • La déduction des déficits sur le revenu global.
  • L’exonération de la cotisation foncière des entreprises (CFE) sous certaines conditions.

La loi Le Meur modifie les règles d’abattement pour les meublés de tourisme, créant un régime plus attractif pour les investisseurs souhaitant diversifier leurs sources de revenus locatifs. Ces adaptations législatives doivent être intégrées dans toute stratégie d’investissement immobilier.

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Comment déclarer et optimiser ses revenus locatifs

Pour déclarer vos revenus locatifs, utilisez la déclaration de revenus n°2042 pour reporter le montant des loyers bruts. Si vous optez pour le régime réel, complétez la déclaration de revenus fonciers n°2044 pour déterminer le résultat foncier. Ces formulaires sont disponibles sur le site officiel impots.gouv.fr.

Optimiser ses revenus fonciers

Pour les revenus fonciers, plusieurs stratégies d’optimisation fiscale existent :

  • Optez pour le régime micro-foncier si vos loyers annuels sont inférieurs à 15 000 €. Ce régime offre un abattement forfaitaire de 30 %.
  • Choisissez le régime réel pour déduire les charges réelles, telles que les intérêts d’emprunt, les travaux et les assurances.
  • Utilisez le déficit foncier, qui permet de déduire les déficits des revenus globaux imposables dans la limite de 10 700 € par an.

Optimiser ses revenus de location meublée

Pour les locations meublées, l’amortissement constitue une méthode efficace d’optimisation. Vous pouvez amortir le bien immobilier et le mobilier, réduisant ainsi la base imposable. Considérez aussi la création d’une SCI (Société Civile Immobilière), qui peut être soumise à l’impôt sur les sociétés (IS), offrant des possibilités de déduction supplémentaires.

Suivez les évolutions législatives, telles que la loi Le Meur, qui modifie les règles d’abattement pour les meublés de tourisme, afin de rester informé des opportunités fiscales.